Définition de l’intuition

L’intuition n’est pas à confondre avec la créativité.

L’intuition diffère de la créativité pour plusieurs raisons. Je renvoie à l’article sur la définition de la créativité pour saisir les propos ci-dessous :

– le fait même que son existence ne présuppose pas la production d’un produit fini, ce qui est constituant de la créativité

– nous pouvons avoir l’intuition de choses qui ne sont pas nouvelles en soi mais dont nous ignorions l’existence.

– et l’intuition est-elle toujours adaptée au contexte ? D’essence très subjective, elle est à manier avec précaution.

Retenons néanmoins qu’elle fait partie du processus créatif et demeure difficile à appréhender scientifiquement.

Je placerai l’intuition dans les matériaux de base de la créativité au même titre que l’imagination et l’inconscient. J’ai d’ailleurs fait un lien entre l’intuition et l’inconscient dans l’article qui définit ce dernier terme.

Examinons de plus près l’étymologie de ce terme :

Il vient du latin scolastique intuitio, issu du bas latin “image réfléchie dans un miroir” et qui renvoie à “regarder attentivement” et au sens figuré à “se représenter par la pensée”. En philosophie, Descartes désigne l’intuition comme une forme de connaissance immédiate qui ne recourt pas au raisonnement et plus tard en théologie, il désignera la vision directe de Dieu. A partir du XIXème siècle, ce terme prendra le sens de pressentiment de ce qui est ou doit être.

Je laisse de côté le sens actuel qui peut vite porter à confusion ou mener dans l’ésotérique à l’image du sens théologique qui était donné à ce mot. Il me semble plus intéressant de revenir à l’étymologie latine et au sens de “forme de connaissance immédiate qui ne recourt pas au raisonnement”.

“image réfléchie dans un miroir”

Cette étymologie amène à penser que l’intuition met en contact indirect avec la connaissance. Le miroir est un intermédiaire. Il transmet un reflet de l’image posant une distance. Il est donc essentiel de prendre avec mesure ce reflet qui n’est pas la réalité directe. En cela, nous pouvons faire le parallèle avec l’inconscient qui se dévoile de façon indirecte. Ce n’est jamais de façon claire et brute que l’inconscient fait remonter et surgir des éléments qu’il a stocké. C’est voilé, par le biais d’images, de symboles, de liens indirects dans les rêves, actes manqués et lapsus…

“regarder attentivement”

Cette étymologie fait appel aux cinq sens qui étaient les outils scientifiques du Moyen Âge. C’est la science de l’observation qui prime en ce temps-là. Il est bon de retrouver le bon sens des sens ! En regardant non seulement avec ses yeux mais aussi ses oreilles, son toucher, son odorat et le goût. Il nous est bon de réapprendre à être attentif. Nous sommes dans un monde où nos sens sont hyper stimulés, jusqu’à la saturation. Nous finissons par même plus être capable d’isoler un sens parmi d’autres. Apprendre à être intuitif demande à se reconnecter à chacun de nos cinq sens, à apprendre à discriminer ce que chacun d’eux perçoit dans une palette très diverse.

“forme de connaissance immédiate qui ne recourt pas au raisonnement”

C’est apprendre à écouter, saisir les choses autrement que par la tête uniquement. Si nous nous focalisons que sur le raisonnement, nous passons à côté d’un nombre incalculable de connaissances que le raisonnement ne peut pas saisir avec des mots et des concepts. Cela ne signifie en rien que le raisonnement n’y a pas sa place, car il est nécessaire de réapprendre un vocabulaire, donc des mots, pour désigner ce que l’on peut ressentir et découvrir par les cinq sens. Comme les esquimaux qui ont plusieurs mots pour décrire la neige, élément essentiel de leur univers. Si nous n’avons qu’un mot pour la désigner, nous perdons la possibilité de rentrer en contact avec une connaissance plus grande de la neige. Evidemment, rencontrer une forme immédiate de connaissance et en particulier, la connaissance de nos cinq sens nous demande de développer un vocabulaire des sensations, des émotions, des sentiments, des textures…

Ce que je veux montrer ici, c’est qu’il ne s’agit nullement de s’abandonner à un ésotérisme mais bien au contraire d’explorer de façon profonde et réelle le monde, les personnes, la nature, les objets qui nous entourent et qui sont porteurs de pleins de sagesse à découvrir. Et c’est là que se trouve une grande partie du vivier de l’intuition. Nous pourrions évoquer le lien avec l’inconscient collectif qui n’est au fond que l’ensemble des traces phylogénétiques dont nous sommes porteurs. N’oublions pas que dans le ventre de notre mère, nous passons tous par tous les stades de l’évolution qui sont inscrits profondément en nous.

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Définition de l’inconscient

L’inconscient est un mot valise. Il contient un certain nombre de sens qui peuvent être très différents suivant l’angle selon lequel nous l’abordons. Même si le terme existe avant Freud, l’exploration de ce monde par le biais du rêve va révolutionner l’approche de ce terme. Il est à noter que Freud ne va pas être le seul et que d’autres auteurs vont apporter des vues différentes et complémentaires à la vision freudienne de l’inconscient, et en particulier Carl Gustav Jung. Ce sera une des raisons de leur scission.

Il est donc difficile de poser une définition simple.

Relevons quelques éléments clés de cette notion (les éléments freudiens en italique s’appuie sur le dictionnaire de psychanalyse de Laplanche) :

L’adjectif inconscient est parfois employé pour connoter l’ensemble des contenus non présents dans le champ actuel de la conscience, ceci dans un sens « descriptif » et non « topique », à savoir sans qu’une discrimination soit faite entre les contenus des systèmes préconscient et inconscient. Cette définition de Laplanche est intéressante car elle est large et ne se cantonne pas au champ psychanalytique. Mais du fait que cela évoque ce qui est “non présents dans le champ actuel de la conscience”, on peut se demander pourquoi s’y intéresser.

L’inconscient freudien est d’abord une notion topique et dynamique qui s’est dégagée de l’expérience de la cure. Les contenus de l’inconscient sont des “représentants de la pulsion” . Ces représentations inconscientes sont agencées en fantasmes, scénarios imaginaires. C’est le travail de la cure et en particulier le rêve qui permet de faire émerger sous forme voilée ces contenus. Carl Gustav Jung élargira cette notion à un inconscient plus large, notamment l’inconscient collectif. Pour Jung, nous sommes porteurs en nous d’archétypes, c’est-à-dire de symboles universels fondamentaux qui dépassent les cultures. Des symboles récurrents trouvés dans les rêves de personnes d’origines différentes viennent appuyer cette approche. Cela transforme l’inconscient d’une vision essentiellement liée aux fantasmes infantiles chez Freud en un réservoir de ressources chez Jung et en particulier dans le champ symbolique.

L’énergie inconsciente chez Freud est complexe car tantôt  elle apparaît comme une force d’attraction exercée sur les représentations et résistant à la prise de conscience (c’est le cas dans la théorie du refoulement où l’attraction par les éléments déjà refoulés vient collaborer avec la répression du système supérieur), tantôt comme une force qui tend à faire émerger ses « rejetons » (actes manqués, lapsus…) à la conscience et ne serait contenue que grâce à la vigilance de la censure. Ce qui va nous intéresser dans la créativité est la possibilité de saisir ce qui émerge de l’inconscient pour en faire une matière porteuse de potentialités inconnues jusqu’alors.

On sait que le rêve a été pour Freud la “voie royale” de la découverte de l’inconscient. Apprendre à travailler à partir des souvenirs de ses rêves est un moyen d’utiliser ce que l’inconscient nous transmet par ce biais pour développer notre part créative. Par exemple, s’endormir en se posant une question ou une situation qui nous demande de la créativité va transmettre à notre cerveau qui continue à travailler durant notre sommeil à aller chercher des solutions dans notre inconscient. C’est un apprentissage mais c’est un outil à ne pas négliger dans le développement de notre créativité.

Ce que nous pouvons retenir de ces différents éléments :

l’inconscient ne se manie pas facilement. Il a ses zones d’ombre. C’est même une fonction essentielle qui nous protège de la folie.

– Il nous est accessible par ses rejetons comme les actes manqués, les lapsus. Mais aussi par les rêves.

Nous pouvons le solliciter par les rêves mais aussi en utilisant certains outils qui nous permettent de nous en approcher. Le but étant d’aller y puiser des ressources qu’il contient. Notamment par rapport à la vision jungienne des symboles et archétypes.

L’inconscient influence nos pensées et nos comportements. Il est donc bon de pouvoir l’apprivoiser pour en faire une ressource et un allié. Tout en reconnaissant qu’il nous restera toujours inaccessible pour une grande part. Le schéma de l’iceberg est souvent usité pour symboliser cet inconscient qui est bien présent mais invisible comme la partie cachée de l’iceberg.

Iceberg-inconscient

Nous voyons dans ce schéma que dans l’inconscient, est inclus le cerveau droit. Travailler son cerveau droit, c’est-à-dire son imaginaire, les images, nos émotions, les symboles, donne accès à notre inconscient. Le cerveau droit est un des outils principaux pour atteindre notre inconscient.

Nous pourrions ici faire un lien avec l’intuition qui utilise l’inconscient comme d’un réservoir. Si nous écoutons les grands auteurs parler de leur inspiration, nous les entendons reconnaître que quelque chose les inspire sans savoir vraiment d’où cela vient. Nous pouvons faire l’hypothèse que l’inconscient a peut-être un rôle. L’avenir et les études sur le fonctionnement cérébral arriveront peut-être à nous dévoiler des liens qui nous sont encore inconnues.

L’inconscient est un domaine riche et foisonnant tout en demeurant flou sur la façon de l’approcher. Nous sommes des artisans qui apprenons en faisant, les mains dans la pâte de notre inconscient.