La Qualité de Vie et Conditions de Travail, est-ce possible?

La Qualité de Vie et Conditions de Travail, est-ce possible?

D’un côté, on parle des RPS (risques psychosociaux), de l’autre, la QVCT est devenue une obligation. Certains disent que cette dernière masque les vrais problèmes et difficultés en argumentant qu’il ne suffit pas d’installer une salle de repos pour le bien-être des salariés, un babyfoot, un atelier de ceci ou de cela pour changer les comportements et améliorer l’environnement de travail.

Qu’en est-il réellement sur le terrain ?

En effet, pour une meilleure qualité de vie et conditions de travail, il ne suffit pas d’installer une vitrine du Bien-être de l’entreprise ou de la structure.

L’obligation d’inscrire la QVCT dans le concret a ses côtés pervers, même si cela peut partir d’un bon sentiment ou d’une certaine volonté de changement.

Alors, faut-il ne rien faire ? Faut-il laisser tomber toute initiative qui irait dans le sens d’une meilleure qualité ?

Non !

Même si des initiatives balbutiantes émergent, osons proposer des temps et espaces pour entamer ce chemin.

Améliorer la Qualité de Vie et Conditions de Travail passe par des solutions simples à mettre en œuvre mais qui demandent un apprentissage régulier et un accompagnement.

Idéalement, pour améliorer la QVCT, il est nécessaire d’implanter un changement de vision avec la mise à disposition de réels moyens sur le long terme pour que de nouvelles pratiques et comportements s’installent durablement.

Il est bon également que le pôle décisionnaire de la structure ou de l’entreprise s’engage clairement dans le changement et que ce dernier soit accompagné. Car tout changement demande une phase d’acclimatation, de mise à l’épreuve, d’explication et d’accompagnement.

En tout cas, le leitmotiv suivant doit être le moteur de ce changement :

Améliorer la Qualité de Vie et Conditions de Travail,

c’est remettre l’humain au cœur du fonctionnement de la structure.

Cette formule peut sembler une belle image publicitaire, pleine de bon sentiments.

Avant de développer et d’aborder concrètement comment faire pour remettre l’humain au cœur, prenons un peu de hauteur pour relever certains enjeux fondamentaux qui sont à prendre en considération dans tout groupe humain.

Toute entreprise, structure professionnelle est un groupe constitué d’humains qui coopèrent à un objectif commun comme concevoir un produit ou délivrer un service.

L’entreprise au sens large est constituée, pour une part, d’une organisation qui a des process, des systèmes pour réaliser cet objectif commun et d’autre part d’humains qui vont collaborer à celui-ci.

L’organisation et les humains sont les deux pôles à considérer et choyer pour une vie harmonieuse de l’entreprise.

Souvent les entreprises et structures en difficultés ont des maux dans ces deux pôles !! Et les deux sont à soigner ; au risque que l’un continue de rendre malade l’autre, si l’un des deux est négligé !

Prendre soin de l’organisation : c’est explorer les dysfonctionnements du système comme un management inadéquat, des priorités mal définies, des lourdeurs organisationnelles inutiles, un manque de communication ou concertation, …

Prendre soin de l’humain : c’est prendre en considération les besoins fondamentaux individuels et collectifs, c’est rendre partie prenante chacune et chacun…

Tout cela est une évidence, direz-vous. Il est pourtant essentiel de le reposer.

Regardons de plus près maintenant et concrètement comment faire pour améliorer la Qualité de Vie au Travail.  

Explorons en premier lieu, le pôle humain :

– Un salarié ne se définit pas uniquement par ses diplômes et ses compétences en lien avec le poste qu’il occupe. Il est lui-même un système complexe fait de son histoire, de ses vécus, ce qui le rend unique et insaisissable à la fois. Il réagit aux situations de travail en fonction de tout ce bagage personnel.

– Tout salarié est en interaction avec d’autres, que ce soient des collègues, un N+1, des N-1, … Par sa place dans l’entreprise, on lui demande d’avoir un rôle, une posture qui sont des attendus qui viennent se superposer à qui il ou elle est. Cela suppose de porter une sorte de costume qui va plus ou moins bien à la personne car ce n’est pas ici liés à des savoirs mais plus à des savoir-être qui sont de plus en plus mis en avant aujourd’hui. Ces savoir-être sont par ailleurs plus délicats à acquérir car ils sont en interaction avec ce qui constitue la personne en profondeur.

– Les deux éléments précédents visent à mettre le doigt sur le fait que l’identité de chaque personne se doit d’être prise en compte et qu’il est illusoire de vouloir formater un salarié comme on va formater une machine. Cela semble logique. Pourtant, nous cherchons souvent à forcer telle personne à rentrer dans telle cadre. Si elle y rentre, c’est soit que le cadre est proche ou adapté à la personnalité réelle, soit que cette dernière se contraint à y rentrer au risque de se perdre elle-même en étant quelqu’un d’autre qu’elle-même !

– Nous sommes encore trop formatés, désireux d’entrer dans des cadres imposés !! Les nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail refusent ce formatage, à juste titre. C’est une raison supplémentaire pour revenir à des valeurs qui respectent l’humain.

La vision basée sur « c’est à l’individu de s’adapter au travail et non l’inverse » est encore trop majoritaire et est un facteur générateur d’épuisement professionnel et de burnout. Pour sortir de cette impasse, il faut donc remettre l’humain au cœur du dispositif. Pour cela, il est indispensable de s’en donner les moyens :

  • Premièrement, il nous faut réapprendre à nous écouter : écouter les messages de notre corps. Notre corps est notre véhicule, c’est lui qui nous informe de notre état intérieur, tant au niveau physique que psychique, émotionnel, … S’écouter ! Savez-vous le faire ? Nous l’avons oublié. C’est simple mais cela demande d’installer de nouvelles habitudes.
  • S’écouter va permettre de repérer nos besoins réels, ceux que nous ignorons ou avons mis de côté ou même avons refusé d’entendre.
  • L’écoute va de pair avec l’acceptation de ce qui est là en nous, nos manques, nos besoins. Sans acceptation, nous sommes dans le refus d’entendre et nous empêchons la prise en compte et la résolution de nos besoins carencés.
  • Par exemple, si nous faisons plaisir à tout le monde, nous n’avons pas de limites, nous nous épuisons et attirons à nous les sollicitations, ce qui finit par nous épuiser et nous met dans l’incapacité de faire notre travail correctement. Pour accéder au besoin de respect de soi et être capable de poser de saines limites, la personne doit parcourir tout le chemin développé dans les trois points précédents.  
  • L’observation de Soi, la reconnexion avec son corps sont les deux premiers axes incontournables qui devraient être enseignés à tout un chacun. Ces axes vont de fait permettre à la personne de mieux prendre soin de sa santé. Sans la santé, le travail est rendu difficile ! 
  • L’observation de Soi et la reconnexion avec son corps vont également donner accès au champ émotionnel qui est la base de toute communication. Et nous savons, combien la mauvaise communication est un fléau dans tout groupe humain.
  • L’intelligence émotionnelle est une intelligence en déficit dans la plupart des groupes humains. L’investir, c’est donner une plus-value au succès de l’entreprise.

Nous pourrions développer beaucoup plus ces points. De nombreux outils et démarches permettent d’investir l’observation de Soi, la reconnexion à son corps, l’investissement de son émotionnel.

Explorons le deuxième volet, l’organisation. Si nous insufflons de l’humain avec le premier volet, le deuxième volet se transformera de fait, si le cadre, l’ossature de l’entreprise est prête à s’alléger, à redonner de la souplesse pour conserver ce qui fait sens et éliminer ce qui sclérose ou ralentit le bon déroulement du process de l’entreprise.

– Attention, il n’est pas évidemment de remettre en cause le système en place. Tout le monde y est habitué, même s’il est inadéquat, on préfère souvent le conserver car c’est le connu que d’aller vers l’inconnu.

– Ce deuxième volet peut être mis en œuvre en allant investiguer :

  • La question du sens de ce que nous faisons,
  • De l’essentiel à garantir,
  • Des priorités souvent oubliées et qui sont à réinvestir.
  • Au fond, c’est remettre de la vie, du sens. Faire cela ne fera que favoriser une meilleure cohésion et collaboration entre tous les acteurs de l’entreprise.
  • C’est un travail de fond qui ne se décrète pas. Il se prépare, se discute et doit être accompagné pour ne pas déclencher un effet boomerang et un retour en force de l’ancien mode de fonctionnement. Combien d’entreprises se retrouvent en difficulté en ayant voulu décréter le désir de devenir une entreprise flexible sans préparation, sans transition, sans accompagnement ni formation.

Là aussi il faudrait développer beaucoup plus. La notion de confiance envers l’ensemble des acteurs de l’entreprise est aussi primordiale. Je renvoie à la notion d’entreprises humanistes développé par Jacques Lecomte et bien d’autres. Ceci se veut une approche brève et concise de ce qui forge mes convictions, ma vision des incontournables, l’esprit et le cadre dans lequel j’interviens dans les structures.

Apprenons à prendre soin de nous, c’est un risque mesuré à prendre ! Oserez-vous le prendre pour votre santé … et celle de votre entreprise…

Ma meilleure astuce pour appliquer de bonnes résolutions

Quand je me suis retrouvé face au défi de proposer ma meilleure astuce pour appliquer mes bonnes résolutions, je me suis dit que ce n’était pas pour moi, qu’une astuce ne pouvait pas, à elle seule, venir à bout du long travail à opérer sur soi pour réussir à appliquer des résolutions aussi bonnes soient-elles.

Mais, j’ai trouvé que le défi valait le coup d’être relevé car la demande d’astuce reste néanmoins légitime.

Je vais commencer par exposer les difficultés que je repère dans le fait de proposer une astuce qui serait la meilleure pour appliquer nos bonnes résolutions. Cela permettra de clarifier mon positionnement et de définir ce que je vais proposer comme astuce spécifique.

La notion de temps

La première difficulté est celle du temps. Nous sommes dans un monde où tout va de plus en plus vite et où nous cherchons les solutions les plus efficaces et les plus rapides pour être au top, pour toujours faire plus, pour correspondre à ce que l’extérieur attend de nous… mais comme le disait si bien l’écrivain Paul Morand (1888-1976), « le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui » ou comme le dit cette image, « ce n’est pas en tirant sur une plante qu’elle poussera plus vite ». La quête de la meilleure astuce cache souvent le désir idéal d’avoir un outil rapide et efficace. L’humain, comme les plantes, poussent à leur rythme, ce qui est loin d’être celui du rythme rapide que nous souhaiterions parfois.

Notre vision du monde et nos freins

La deuxième difficulté est centrale, elle est liée à nos freins personnels. Nous nous sommes construits à partir des expériences vécues dans notre petite enfance auxquelles nous avons dû faire face sans tout l’attirail conceptuel et langagier qui se développeront plus tard. Le petit enfant qui est dépendant de son entourage va devoir trouver des réponses à toutes les expériences et les événements qu’il rencontre pour survivre et bâtir sa personnalité faite de croyances, de valeurs et de comportements. Tout ce processus – je ne rentre pas dans tous les détails ici – va créer une vision du monde à partir de ces filtres et de comment il a ressenti ce qu’il a vécu. Cette vision va se cristalliser et se fixer de façon définitive. Même s’il est possible de transformer cette vision du monde et d’apprendre à faire avec par un travail profond de connaissance de soi et de transformation, toute notre vie, nous aurons à gérer cette vision du monde initiale qui restera à jamais présente et active. Beaucoup d’approches mettent des pansements sur les blessures sans la soigner. Un léger mieux se fait sentir un certain temps mais la plaie n’est pas soignée et la douleur va refaire surface. Ceci signifie qu’il est essentiel d’apprendre à se connaître pour décrypter les freins issus de notre vision spécifique du monde. Nous pourrons vouloir mettre en œuvre toutes les bonnes résolutions du monde, elles ne tiendront pas dans le temps si, premièrement, nous n’avons pas dépisté les freins essentiels qui nous constituent ; si deuxièmement, nous n’avons pas appris à faire avec ; et si troisièmement nous ne savons pas comment les transformer en ressources.

Pour illustrer cela, voici des histoires qui permettent de mesurer comment l’implication d’événements passés structure la vision du monde et continue d’impacter la vie une fois adulte :

– C’est l’histoire vraie d’un petit garçon qui est sur la plage avec sa sœur et son père. Le père ne s’intéresse qu’à la fille. Le garçon décide d’être le meilleur pour attirer l’attention. Adulte, il ne comprend pas qu’il réussisse tout ce qu’il entreprend.

– Jean a été séparé de sa mère à la naissance, séparation due à une dépression de sa mère. Il a vécu un manque affectif. Adulte, il passe son temps à combler le manque en ayant une intense activité intellectuelle et par des occupations incessantes.

– Jacqueline a un frère moins brillant qu’elle. Elle réussit à tous les examens et a une intelligence très vive. Elle en est culpabilisée, d’autant que la famille lui reproche tacitement d’écraser son frère par sa réussite. A 40 ans, elle a d’importantes responsabilités professionnelles, qu’elle remplit avec une grande efficacité, mais dans la confusion intérieure, dans le tourment permanent d’écraser les autres, d’usurper une place qui n’est pas la sienne. Elle a pris sur elle la destinée de son frère !

A partir de leur blessure respective, de ce qu’on leur a fait, chacune de ces personnes a décidé quelque chose qui était nécessaire sur le moment pour ne pas être détruite mais qui est devenu un schéma complexe. Et maintenant, tout ce que ces personnes vivent est passé au crible de leur vision du monde. Cela est ancré très profondément dans leur mémoire cellulaire et leur corps s’en souvient. Je renvoie aux études d’Arthur Janov et à son livre le cri primal.

Changer fait envie et peur à la fois

A cette difficulté est liée la question du changement. Changer vraiment nous attire. Nous voudrions changer nos vieilles habitudes, c’est le moteur qui nous incite à prendre de bonnes résolutions. Mais pourquoi ne tiennent-elles pas le plus souvent ?

Changer nous fait tout autant peur que cela nous fait envie. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre inconscient veut nous protéger et nous éviter de revivre tout ce qui a constitué des expériences désagréables ou perturbantes. Une de ces premières expériences est notre naissance qui nous a fait passer d’un cocon, où tout nous était fourni en continu de façon automatique (nourriture, chaleur, confort, etc.), à un monde où nous sentons que tout change (température, présence et absence de nourriture, luminosité ou le noir, etc.). L’inconscient gardant la mémoire du vécu n’apprécie donc pas la nouveauté, le changement et souhaite faire perdurer le connu, même si le prix à payer à rester identique est lourd. Ainsi, changer n’est pas si simple. Il serait nécessaire de déployer beaucoup plus toutes ces notions mais ce n’est pas le but ici.

Nous sommes tous différents

Enfin, je relève un dernier point qui concerne le fait que nous sommes tous différents. Nous pouvons nous poser la question suivante : est-ce qu’une astuce peut fonctionner pour tout le monde ? A priori, non. Pour la simple raison que chaque astuce fait généralement appel à un certain type de fonctionnement : la logique, l’imaginaire, l’intuitif, le visuel, l’auditif, le kinesthésique… Chaque astuce sera donc plus adaptée aux personnes réceptives au type de fonctionnement utilisé par celle-ci. Par conséquent, certaines astuces marcheront mieux avec certaines personnes et pas avec d’autres.

Malgré ces difficultés, je vais vous proposer une piste qui va s’adresser à tous. Si j’affirme qu’elle s’adresse à tous c’est parce qu’au fond il ne s’agit pas d’une astuce, d’un truc au sens strict qui serait adapté à certaines personnes et pas à d’autres. Je me situe là au niveau des principes qui sont applicables à tous. C’est plus une attitude, un positionnement à adopter en amont des astuces ou outils que vous pourrez tester ensuite. Un autre argument est le fait que l’observation de soi ne s’appuie pas sur un type de fonctionnement particulier. Bien au contraire, il vise à les transcender tous. Notre façon particulière de voir le monde par le biais de nos types de fonctionnement privilégiés réduit et restreint notre appréhension de celui-ci.

L’observation de soi

Vous avez pu saisir, grâce à ce qui précède, la vision qui sous-tend ma façon d’accompagner les individus et les collectifs. Au fondement, à la base de cette vision se situe une attitude nécessaire et utile pour progresser dans sa vie, apprendre à se connaître et se réaliser au mieux : c’est l’observation de soi.

C’est ce qui nous permet de nous révéler à nous-mêmes et nous aide à nous réajuster constamment au jour le jour. Car comme une plante pousse, se transforme, nous évoluons, nous devons faire face à de nouveaux défis, nous avons sans cesse à nous adapter. L’observation de soi nous permet de nous réajuster perpétuellement. Cette attitude nous aide à appliquer n’importe quelle astuce que vous pourrez trouver par ailleurs. Elle nous permet de prendre du recul tout en restant complètement connecté à ce que nous ressentons sur le moment. Elle fait tenir ensemble deux postures : celle d’être comme une caméra extérieure à nous-mêmes qui nous observe et celle qui reste en contact avec notre vécu et ressenti. C’est cette prise de recul tout en restant au contact réel de ce que nous vivons, ressentons, qui nous permet de nous désolidariser d’aspects qui nous perturbent et évite d’être comme happé par cet élément perturbateur. Ce recul nous rend capable d’analyser relativement sereinement la situation. Il nous redonne la capacité de pouvoir décider sans être complètement englué dans la situation difficile. En théorie, cela peut sembler simple. Mais en pratique, cela demande du temps, de l’entraînement. Comme pour toute chose, nous ne devenons pas experts en une seule fois. C’est la répétition et la persévérance qui vont ancrer de nouvelles habitudes, de nouvelles attitudes face à ce qui nous arrive. En acquérant cette habitude, vous vous équipez d’un outil universel qui sera un soutien pour pouvoir mettre en application toutes les autres astuces que vous pourrez trouver pour appliquer vos bonnes résolutions. Quand viendra une difficulté pour persévérer dans l’usage de l’astuce pour appliquer vos bonnes résolutions, vous pourrez faire appel à l’observation de soi pour mesurer, saisir, appréhender ce qui est en jeu, ce qui se passe en vous, ce qui vient résister en vous. Le recul offre l’observation de soi vous permettra de poser une juste distance vis-à-vis de la difficulté et vous aidera à prendre la décision la plus à même à renforcer votre persévérance, à réajuster votre engagement à appliquer vos bonnes résolutions. Cela peut aussi vous amener à comprendre que la résolution choisie n’était peut-être pas la bonne ou pas adaptée à ce moment précis de votre vie. Sans jeter le bébé avec l’eau du bain, vous pourrez modifier ce qui est nécessaire pour réorienter votre résolution enrichie par cet éclairage de l’observation de soi. De plus, ce travail d’observation donnera à cette réorientation non pas le visage de l’échec de votre résolution mais le visage d’une connaissance nouvelle sur vous-mêmes.

Comment s’observer ?

Pour être dans une observation juste de soi-même, il est nécessaire à la fois de rester connecté à soi-même, pour ressentir ce qui se passe en soi comme les sensations, douleurs, ressentis, émotions ; et à la fois mettre une partie de soi à distance qui va observer et se désolidariser du vécu pour pouvoir le regarder de façon neutre, c’est-à-dire sans porter de jugements sur les aspects que nous ressentons cités ci-dessus. Cette partie qui se met en observation n’est pas en soi le mental, puisque celui-ci a pour rôle de juger les situations. Cela ne signifie pas qu’il en soit absent. Il est même nécessaire. Mais il n’est pas tout seul. Nous avons perdu l’habitude de mettre en œuvre cette composante spécifique de l’observateur. Pour la retrouver et qu’elle soit efficiente, nous avons besoin d’entraîner notre esprit à redécouvrir cette posture particulière d’observateur neutre, qui observe tout ce qui se passe sans poser ni des jugements, ni des conseils, ni de laisser nos réflexes habituels prendre le relai. C’est une position difficile d’autant qu’il s’agit de rester en contact avec le vécu intérieur qui entraîne de fait, naturellement, des réflexes de défense ou d’attaque ou de repli. Ces trois réflexes puissants orchestrés par notre cerveau reptilien. Donc, c’est en pratiquant régulièrement que nous acquérons la véritable posture de l’observateur en passant par des phases où le naturel reprend le dessus, puis nous en prenons conscience et nous reprenons notre poste d’observation, jusqu’à la prochaine chute et ainsi de suite.

Donc oui, il est simple de s’observer car nous n’avons besoin d’aucun outil extérieur mais c’est compliqué à mettre en œuvre, car nos habitudes sont bien ancrées. Pour faciliter ce travail, vous pouvez observer votre respiration sans la transformer. C’est une porte d’entrée royale pour apprendre à observer et qui nous est constamment accessible sans le besoin d’outils et de conditions particulières, puisque nous ne pouvons pas vivre sans respirer.

Concrètement, voici quelques consignes pour vous aider à observer votre respiration :

– Fermez les yeux, cela facilite la focalisation sur votre objet d’observation en vous coupant de tout ce qui est extérieur et peut vous perturber visuellement.

– Soyez à l’écoute de votre ressenti intérieur. Vous allez être attentif ou attentive à tout ce que la respiration entraîne comme mouvement à l’intérieur de vous que ce soit l’inspiration et l’expiration, mais aussi les sensations de l’air qui entre et sort du corps, les mouvements musculaires liés au corps qui s’expanse à l’inspiration et se rétracte à l’expiration.

– Le tout sans modifier sa respiration ce qui n’est pas si simple car nous avons le réflexe quand nous observons notre respiration de la canaliser en lui donnant un rythme régulier.

– Observez en laissant la respiration avoir son rythme naturel qui va peut-être vous gêner car vous la trouverez peut-être trop saccadée, trop rapide, trop lente ou bien encore trop irrégulière. Vous entrez alors dans cette double posture d’observation neutre et d’accueil du ressenti procuré par la respiration qu’il soit agréable ou non.

En vous focalisant ainsi sur la respiration, vous devenez observateur ou observatrice. Une fois bien acquis, vous pouvez commencer à observer d’autres choses comme l’observation d’une douleur, d’une émotion, d’une situation ou d’un vécu.

Testez, continuez au-delà des chutes. Comme pour apprendre à marcher, vous êtes tombés souvent avant de trouver un équilibre stable et durable.

Cet article participe à l’événement « Votre meilleure astuce pour appliquer vos bonnes résolutions » du blog Devenez meilleur. J’apprécie l’approche d’Olivier Roland et mon article préféré de ce blog est celui-ci. Cliquez ici pour voter pour mon article si vous l’aimez !